Les autorités françaises parlent de devoir de mémoire, mais pratiquent en réalité le devoir d'oubli
Les résistants Francis Tonner et Henri Bergia sont morts au pont de St Cassien, à Cannes, le 23 aout 1944, aux cotés de dix parachutistes américains qui approchaient de la ville. Le combat a été violent, et plusieurs corps ont été gravement mutilés. Les dix parachutistes ont été retrouvés, mais Tonner et Bergia sont considérés comme portés disparus depuis, bien que la main gauche de Bergia et une jambe de Tonner ont été retrouvées sur les lieux du combat. Les deux résistants sont depuis vus comme des héros de la ville de Cannes et une rue et une place portent aujourd'hui leurs noms.
Des recherches récentes du Dr Gassend, médecin légiste et historien amateur, ont permis de déterminer que le corps d'Henri Bergia se trouve très certainement enterré comme soldat Américain inconnu sous le nom de code X-77 au cimetière militaire américain de Draguignan, et qu'il est possible que le corps de Francis Tonner soit enterré comme inconnu à la nécropole nationale de Boulouris sur Mer.
Les familles Tonner et Bergia, ainsi que le Dr Gassend ont transmis ces informations à divers branches du Ministère des Armées. Les familles ont demandé l'autorisation de faire exhumer et identifier les deux corps, ceci à leurs frais.
Après une attente de plusieurs années, Mme Evelyne Piffeteau, Administratrice générale et Sous directrice de la mémoire combattante, a répondu défavorablement aux familles Tonner et Bergia. Les raisons invoquées par Mme Piffeteau sont fallacieuses, comme l'a démontré une analyse de ces raisons par un professeur de médecine légale et d'un généticien du Centre Universitaire Romand de Médecine Légale.
Ci-dessous, les pièces du dossier expliquant l'enquête qu'a effectué le Dr Gassend, la réponse du Ministère des Armées, la lettre du Centre Universitaire Romand de Médecine Légale, ainsi que plusieurs autres lettres liées au dossier.
Nous avons besoin de votre soutien pour que les corps de Tonner et Bergia puissent être identifiés, et que les arguments fallacieux du Ministère des Armées ne servent pas d'excuse à un "devoir d'oubli".
Contact: jean-loup@gassend.com
Un résumé vidéo de l'enquête peut être vu ici (cliquer sur le lien et pas l'image): https://www.youtube.com/watch?v=hf72kDW-pNI&t
English version of the video (click on the link, not the image): https://www.youtube.com/watch?v=LxBOFpVBtQs
I) Lettre expliquant l'enquête du Dr Gassend
II) Réponse de Mme Evelyne Piffeteau, du Ministère des Armées
III) Lettre du Centre Universitaire Romand de Médecine Légale analysant les arguments du Ministère des Armées
IV) Documents et lettres de soutien
Email du service des sépultures américain (American Battlefield Monument Commission), montrant que, contrairement au Ministère des Armées, il prend très au sérieux l'hypothèse que le corps X-77 serait Henri Bergia. Les Américains ont malheureusement mis en pause leurs travaux après réception de la lettre du Ministère des Armées défavorable à l'exhumation.
Lettre de soutien de l'ancien député Bernard Brochand
V) Article sur Francis Tonner et Henri Bergia paru dans Nice-Matin
Résistants Francis
Tonner et Henri Bergia, leurs corps enfin retrouvés ?
Camille Nowak, Nice-Matin, 23 août 2018
Héros de la
Libération de Cannes et pourtant... ensevelis dans des tombes anonymes? Francis
Tonner et Henri Bergia ont péri dans la nuit du 23 au 24 août 1944 lors d'une
attaque décisive pour la libération de la ville. Alors qu'ils guidaient une
dizaine de soldats américains, ils ont été pulvérisés par l'explosion d'un obus
allemand sur le pont de St Cassien. Leurs corps n'ont jamais été retrouvés...
Jusqu'à aujourd'hui?
La persévérance du
Docteur Jean-Loup Gassend pourrait bien révéler le destin des deux héros
disparus. C'est au détour d'un échange avec Philippe Castellano, passionné des
recherches sur les épaves d'avion, que le médecin légiste de Villeneuve-Loubet
apprend que le corps d'un soldat américain non identifié a été enterré au
cimetière du Grand Jas à Cannes à la fin août 1944. La dépouille a été
transférée depuis au cimetière américain de Draguignan, sous le nom de code
X-77.
L'information
interpelle de Dr Gassend, car tous les soldats américains qui ont participé à
cette fameuse attaque sur le pont de St Cassien ont depuis été identifiés.
Autre élément: le corps retrouvé est en réalité celui d'un civil. La dépouille
était dépourvue de plaque d'identification, uniforme, bottes ou équipement
militaire.
Disparition
mystérieuse
Le médecin envisage
donc l'erreur d'appréciation. Après étude scrupuleuse du dossier funéraire, un
autre indice vient corroborer sa théorie: l'absence d'avant-bras gauche. Il
fait alors le rapprochement avec Henri Bergia, dont la main gauche (avec
alliance), avait été retrouvée sur les lieux du combat.
Il poursuit alors ses recherches avec l'espoir de retrouver cette fois-ci le corps de Francis Tonner. Mais l'enquête est plus difficile. Il découvre malgré tout qu'un autre corps non identifié a été enterré dans le carré du cimetière civil de Draguignan le 25 août 1944. Celui-là a été déplacé à la nécropole nationale de Boulouris sur Mer. Or ce corps est le seul enterré à cet endroit en août, il s'agirait donc de celui de Tonner. Cette fois-ci l'armée française s'occupe du dossier funéraire. Mais aucune information complémentaire ne figure au dossier. Les conclusions sont donc plus incertaines.
Dénouement
inattendu
A l'issue de ses
recherches, Jean-Loup Gassend adresse une lettre aux familles concernées. 74
ans après l'explosion sur le pont de St Cassien, la nièce de Francis Tonner et
la fille d'Henri Bergia sont submergées par l'émotion. Alors qu'elles pensaient
l'affaire classée, les sépultures de leurs ancêtres pourraient avoir été enfin
retrouvées. "Je n'a pas imaginé un seul instant que le corps de mon père
pouvait avoir été enterré quelque part", confie Régine Bruno, la fille
d'Henri Bergia. "Je suis conscient que cette lettre risque de causer un
certain remous et de raviver des émotions douloureuses. Toutefois, Francis
Tonner et Henri Bergia méritent que l'on fasse le maximum pour les faire sortir
de ces tombes anonymes. Il est donc de mon devoir de vous transmettre mes
découvertes", ainsi s'achève la lettre du Dr Gassend.
Aujourd'hui, seule une analyse ADN pourrait permettre de certifier sa théorie. Pour les familles, ces informations sonnent déjà comme l'espoir d'honnorer la mémoire de leurs ancêtres. Malgré tout, le chemin reste encore long. Les sépultures devront être ouvertes pour analyse. L'accord du tribunal de grande instance de Grasse est indispensable, ainsi que celui des services US pour le cimetière de Draguignan. Les familles se sont engagées à s'acquitter des frais liés à toutes ces démarches
VI) Exemples d'autres lettres rédigées par le gouvernement dans des situations similaires. Les excuses pour ne pas identifier nos héros nationaux sont adaptées au cas.
Recherches d'Yves Lecouturier et Ghislain Quétel en Normandie.
VII) La France s'en fout de ses morts de guerre, c'est systémique, voici d'autres exemples:
Tests ADN bidons et mensonges concernant les tirailleurs sénégalais morts en 1940.
VIII) Autres exemples de recherches historiques fructueuses effectuées par le Dr Gassend (articles du journal Nice-Matin)
Il est malheureux de constater qu'en France il est beaucoup plus facile de faire identifier des soldats allemands que des héros de la Résistance!!!
félicitation
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